Plusieurs centaines de participants venant des huit sections communales de Gros-Morne ont répondu à l’appel lors du Symposium sur la gouvernance locale, organisé sous l’égide du Conseil National du Symposium sur la Gouvernance (CNSG) à l’initiative de l’Organisation des Citoyens en Mouvement de l’Artibonite (OCMA). Experts et personnalités publiques ont pris la parole pour aborder les enjeux de la gouvernance locale, les défis à surmonter et les perspectives pour l’avenir de la commune.
Tandans7, le samedi 21 septembre 2024.– Le cadre enchanteur de Gros-Morne a servi de toile de fond à une rencontre cruciale pour l’avenir de la commune : un symposium sur la gouvernance locale qui a réuni des centaines de citoyens, leaders communautaires et experts venus des huit sections communales. Cette grande activité, organisée à l’invitation de l’OCMA, avait pour objectif de renforcer la compréhension des enjeux locaux tout en proposant des pistes de réflexion pour améliorer la gouvernance locale et le bien-être collectif.
Les intervenants, chacun expert dans son domaine, ont partagé leurs perspectives sur des sujets clés tels que l’agriculture, l’éducation, les ressources naturelles, la gouvernance financière et le droit communal.
La journée a débuté avec la conférence d’ouverture prononcée par Guy Marie Garçon, agronome de renom et figure emblématique de la commune de Gros-Morne. Dans son intervention, M. Garçon a exploré la relation entre le développement agricole et la gouvernance locale. Intitulée « Gouvernance locale : défis et perspectives pour un développement agricole durable », sa présentation a mis en lumière les défis que rencontrent les agriculteurs locaux, notamment en matière d’accès aux ressources et aux infrastructures, tout en offrant des pistes pour une meilleure gestion des terres et des eaux.
Par la suite, Macelus Jérémy, expert en éducation, a développé un thème qui résonne particulièrement en Haïti : « Éducation et bonne gouvernance : apports de l’éducation au bien-être collectif ». M. Jérémy a souligné le rôle central de l’éducation dans la formation d’une société plus juste et équitable, capable de gouverner efficacement à tous les niveaux. Il a également abordé l’importance de l’inclusion des jeunes dans le processus de gouvernance locale.
L’agronome Richemond Louis, lors de son intervention, s’est concentré sur les ressources naturelles et la gestion des finances locales. Son sujet intitulé « Ressources naturelles, finances et développement : les défis d’hier et d’aujourd’hui », a offert une perspective historique sur la manière dont la mauvaise gestion des ressources naturelles a freiné le développement local. Il a proposé des solutions innovantes pour une gestion plus efficace des finances communales.
Carltz Robers Steeve Nelson, juriste et spécialiste du droit communal, a pour sa part axé son intervention sur « Le rôle du droit dans la gouvernance communale ». Il a mis l’accent sur la nécessité d’un cadre juridique solide pour garantir une bonne gouvernance et la protection des droits des citoyens au niveau local. Selon M. Nelson, une réforme du système légal est essentielle pour encourager la participation citoyenne et la transparence dans la gestion des affaires communales.
Enfin, Déus Deronneth, ancien député de Marigot et défenseur de la décentralisation, a clos le symposium avec une présentation poignante intitulée « La décentralisation en Haïti : entre blocage, injustice et détournement de fonds des collectivités territoriales ». Sa prestation a dressé un tableau sombre de la situation actuelle de la décentralisation en Haïti, mais a également formulé des propositions concrètes pour surmonter ces obstacles, notamment en renforçant les mécanismes de contrôle des fonds publics et en favorisant une plus grande autonomie des collectivités territoriales.
En conclusion, ce symposium a permis de mettre en lumière les nombreux défis auxquels fait face la gouvernance locale à Gros-Morne, tout en offrant des solutions concrètes et réalisables pour les surmonter. L’OCMA a réussi à créer un espace de dialogue ouvert et inclusif où les acteurs locaux ont pu échanger des idées et réfléchir à l’avenir de leur commune. Ce rassemblement marque un tournant important dans les efforts pour améliorer la gouvernance à Gros-Morne et pourrait bien servir de modèle pour d’autres communes du pays.